Ce jeudi 30 octobre, SUD éducation a rencontré Édouard Geffray, le nouveau ministre de l'Éducation nationale, afin de connaître sa feuille de route et de l'interroger sur plusieurs sujets : la réforme de la formation initiale, les groupes de besoin en 6e et 5e, la situation des AESH et la formation continue des personnels, notamment pour lutter contre le harcèlement et mettre en œuvre le programme d'Evars.
Pour le nouveau ministre, les priorités sont de réussir la refonte de la formation initiale des enseignant·es, de soutenir fortement les établissements qui concentrent la difficulté scolaire et de mieux prendre en compte la santé physique et psychique des élèves. Sur ces trois sujets, des décisions sont à venir.
SUD éducation a pris acte de la volonté affichée par Édouard Geffray de ne pas chercher à bouleverser le système éducatif. Ce besoin de stabilité est exprimé par les personnels, qui doivent encore aujourd'hui gérer les conséquences néfastes de réformes successives imposées sans concertation.
Sur la réforme de la formation initiale, le nouveau ministre a indiqué que plusieurs points seront bientôt précisés, notamment les conditions d'affectation des stagiaires et le devenir des étudiant·es non lauréat·es du concours. SUD éducation a insisté sur la nécessité de mettre en œuvre un plan pluriannuel de recrutements permettant de baisser le nombre d'élèves par classe, le maintien des sites de formation et de leurs personnels ainsi que l’élaboration des maquettes par les équipes universitaires.
SUD éducation a également mis en avant la question des salaires, en particulier pour les milieux de carrière qui n'ont pas été concernés par les dernières revalorisations salariales. Sur cette question comme sur toutes celles qui nécessitent un engagement financier, Édouard Geffray botte en touche en renvoyant aux contraintes budgétaires auxquelles il doit se plier.
Sur le devenir du choc des savoirs lancé par Gabriel Attal, dont la mesure emblématique était la mise en place de groupes de besoin en mathématiques et français pour la 6e et la 5e, le ministre indique vouloir d'abord faire un bilan, en s'appuyant en particulier sur le prochain rapport d'étape de l'inspection générale. Il en va de même pour le chantier de la terminale professionnelle, qu'Édouard Geffray n'a pas encore étudié de près.
S'agissant des AESH, SUD éducation a rappelé la revendication intersyndicale d'un statut de la fonction publique, pour en finir avec la précarité, a demandé des clarifications sur le versement rétroactif de l'indemnité Rep/Rep+ suite à la décision prise par le Conseil d'État dans un dossier suivi par SUD éducation. Une instruction devrait parvenir très vite aux académies pour que l'indemnité Rep/Rep+ soit versée rétroactivement aux AESH et aux AED qui en feront la demande.
Enfin, SUD éducation a insisté sur sa revendication d'une politique ambitieuse de formation pour la mise en œuvre du programme d'Evars et, plus généralement, d'une revitalisation de la formation continue. Les personnels du 1er degré (du fait d'une vision étriquée de la formation, concentrée sur les mathématiques et le français), comme les personnels du 2d degré (dont la formation sur temps de service n'est quasiment plus possible) expriment des besoins de formation importants sur les différentes disciplines d'enseignement mais aussi sur des sujets centraux comme l'inclusion, l'écologie ou la protection de l'enfance. Il faut les écouter !
Il est urgent de doter l'école d'un budget à la hauteur des besoins et des enjeux. SUD éducation appelle les personnels à se réunir pour échanger et se mobiliser.
