Interventions policières dans les écoles et établissements : ça suffit !

La politique de l’Éducation nationale relative aux intervenant·es dans les établissements scolaires est très différente d’un cas à l’autre, mais semble suivre toujours plus l’idéologie de l’extrême droite.

Ces dernières semaines nous avons pu constater les effets dévastateurs de la présence des forces de l’ordre invitées à participer à des actions pédagogiques au lycée professionnel Michelet à Fontenay-sous-bois (94) et à un exercice alerte intrusion au collège Fontcarrade de Montpellier (34). Dans ces deux cas il a été constaté des gestes violents sur élèves, et à Montpellier des fouilles de sacs, palpations et prise d’identité ont été réalisées sans le consentement des élèves ni l’autorisation du principal.

SUD éducation condamne toutes les violences à l’encontre des enfants. 

SUD éducation s’indigne de la légèreté avec laquelle les personnels responsables de la sécurité et des droits des enfants autorisent l’intervention de personnel militaire ou policier non qualifié du point de vue pédagogique. D’après le cadre règlementaire, ce sont les proviseur·es, les principaux·ales ou les directeur·ices d’école qui apprécient la qualité des intervenant·es et les autorisent à entrer dans les établissements. En présence des mineur·es, les forces de l’ordre nient les droits élémentaires et procèdent à des actes illégaux, sans aucun contrôle ni aucune autorisation légale, traumatisants pour les jeunes qui les subissent dans un espace censé assurer leur protection. Ces événements illustrent aussi souvent le traitement spécifique fait aux élèves des quartiers populaires et racisé·es dont les droits sont nié·es. Victimes de violences policières et racistes à l’extérieur des établissements scolaires, iels sont aujourd’hui criminalisé·es et violenté·es dans l’enceinte de l’école.

A contrario, les associations disponibles pour intervenir dans le cadre du programme EVARS (éducation à la vie affective, relationnelle et à la sexualité) rencontrent de très nombreuses difficultés pour co-animer ces séances devenues obligatoires depuis l’adoption du programme début 2025. Et ce alors même qu’elles sont agréées par le ministère ! Les services académiques et chef·fes d’établissements déploient une énergie colossale à scruter, vérifier, et refuser les demandes d’interventions du Planning familial et autres associations pointées comme “wokistes” par les réactionnaires d’extrême droite.

Comble du paradoxe : des associations rétrogrades et soutenues par la galaxie identitaire parviennent à intervenir sans contrôle dans des établissements privés sous contrat. C’est le cas de l’association Cycloshow-XY, confessionnelle et non agréée par le ministère de l’Education nationale, anti-avortement, qui devrait animer une séance début décembre au collège Saint-Dominique à Pau.

SUD éducation constate que les idées de l’extrême droite poursuivent leur progression grâce au bloc macroniste, véritable marchepied de la militarisation de la jeunesse et de la violente mise au pas des enfants des quartiers.

 

Non à la militarisation des espaces éducatifs, non à l’obscurantisme réactionnaire !