LP Jules Michelet de Fontenay-​sous-​Bois (94) : une violence et un embrigadement inadmissibles !

En pj le communiqué intersyndical du 94.

Le jeudi 6 novembre, des élèves de 2nde et des 3èmes prépa-métiers du lycée professionnel Michelet de Fontenay ont « bénéficié » sur place d’une intervention du dispositif « Rallye citoyen ».

Certains ateliers ont été particulièrement choquants et violents, tout particulièrement celui mettant en scène une confrontation entre de vrai·es agent·es pénitentiaires et de faux détenus (les élèves). Au-delà du caractère inadmissible sur la nature d’un tel atelier, les élèves et les personnels ont été mis en danger, car la situation a dégénéré, et plusieurs mineur·es ont été blessé·es. Les personnels ont été très choqué·es.

Les élèves ont été amené·es à asséner des coups de poing dans des boucliers, ont été menotté·es et immobilisé·es au sol ou au mur, certain·es ont fini en sang. Ils et elles ont également dû faire des pompes et les refaire en cas d’échec. « Une équipière a appuyé sur le dos d’un élève avec sa matraque » explique une professeure à Mediapart. Les agent·es pénitentiaires leur ont hurlé dessus, ont plaqué au sol un élève avec une fouille au corps. Ils leur ont également proposé de manipuler de faux taser pour « apprendre à tirer ».

Lorsqu’une enseignante choquée a demandé aux agent·es la raison de toutes ces violences, on lui a répondu que le but était « de montrer qu’il ne servait à rien de s’opposer aux forces de l’ordre, car ces dernières [ont] toujours le dessus ». Des scènes d’humiliation, des propos sexistes et discriminatoires ont également été signalés.

SUD éducation 63/03 dénonce fermement les événements qui ont eu lieu au LP Jules Michelet. Au-delà, nous dénonçons l’ensemble des dispositifs et des partenariats qu’a développés l’Education nationale ces dernières années avec l’armée et la gendarmerie. Tout cela relève d’un embrigadement inadmissible, qui fait écho aux dérives déjà en place lors des journées du Service National Universel (SNU). C’est la jeunesse surtout issue des milieux défavorisés qui est visée. L’Education nationale ne doit pas former à « l’esprit de défense et [aux] métiers de la sécurité ». Nous ne voulons pas d’« une jeunesse qui se tient sage ».


Pour l’heure, l’éducation à la défense est intégrée au cursus de tous les élèves, même du premier degré (BO n°26 du 30 juin 2016). Il s’agit de rapprocher l’Education Nationale et les armées. On peut y lire qu’il faut « renforcer l’enseignement de défense et la formation des enseignants », « velopper les relations entre la défense et l’enseignement supérieur », « participer à la lutte contre le décrochage scolaire » (ndlr : en engageant les jeunes dans la légion?), « favoriser le lien défense-jeunesse, l’égalité des chances et l’insertion des jeunes », « favoriser la reconversion des militaires au sein de l’EN, de l’enseignement supérieur et de la recherche ».

Alors que le Chef d’Etat Major des Armées (CEMA) des armées déclare devant les maires de France qu’il faut être prêt à sacrifier nos enfants, l’Education nationale prépare les esprits, notamment en se servant des classes sociales défavorisées. Cela est aux antipodes du projet émancipateur que SUD éducation réclame.

SUD éducation demande l’abandon des dispositifs va-t-en guerre et des partenariats avec l’armée, la police ou la gendarmerie.